Manque de respect, quelle est la conséquence logique ? L’excuse et ensuite ?

Manque de respect, quelle est la conséquence logique ? L’excuse et ensuite ?

by Deleted user -
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« Quand il y a un manque de respect, pour toute situation mon intervention se doit d’être différenciée. Ça veut dire qu’avant d’intervenir je me questionne à savoir qui a manqué de respect ? à qui il a manqué de respect? et depuis combien de temps il manque de respect?, comment il a manqué de respect?. Parce que celui qui fait « pffff » à l’autre ce n’est pas comme l’autre qui le couche au sol et qui essaie de changer de visage, les deux manquent de respect mais il y en a un qui est plus intense que l’autre. Alors c’est sûr que si on parle d’un geste de violence, d’un geste qui est grave, il doit parfois y avoir déjà au sein de l’école des règles établies. Donc le premier réflexe est de voir ce qui est prévu au niveau du code de conduite de l’école ou de la classe pour être en cohérence avec ce qu’on a décidé avec les collègues, donc il faut s’assurer de ça. Mais si je veux vraiment adopter une méthode éducative, je vais m’assurer que l’élève répare les torts causés auprès de la personne envers laquelle il a manqué de respect. Si c’est envers moi que l’élève a manqué de respect, je dois demeurer calme et respectueuse, je ne dois pas dire : « ben toi aussi t’es gros ! », c’est une mauvaise intervention parce qu’on est deux à devoir s’excuser. Alors nous, on doit demeurer « pattes blanches ». L’élève qui me manque de respect, souvent c’est un élève qui est en colère, soit un élève qui ne veut pas faire ce que je lui demande, c’est une façon d’éviter la tâche, alors si je suis en mode « observation – action », je vais agir sur la situation, si je suis en mode réactif, je vais le prendre personnellement et je risque de mal intervenir. Donc la conséquence la plus logique serait qu’il répare son geste à mon égard ou d’un autre élève. Quand c’est une première fois et que c’est quand même mineur, ça peut être juste une excuse, mais des excuses qu’on sent que ça sera quand même sincère. Et on demande à l’élève est-ce que ça te satisfait, c’est important que l’élève qui s’est fait insulté dise : « oui pour moi ça va, j’accepte ses excuses », parce qu’on dit toujours réparation jusqu’à satisfaction de la personne qui a été brimée. Moi, si je brise la voiture de mon voisin, et que je fais réparer sa voiture, je vais lui demander si la réparation ça lui va, s’il dit « ben non la peinture est pas bonne », je vais faire refaire la réparation la peinture chez le garagiste. Donc c’est la satisfaction de la personne qui est victime et normalement on reste présent parce que sinon il y en a qui abuse de leur statut, « non je ne suis pas satisfait » et on n’en finit plus. C’est de dire qu’est-ce qu’il pourrait faire d’autre, lorsqu’il y a répétition, par exemple un jeune qui insulte, crie des noms pour pouvoir chasser l’ours comme on dirait au Québec, ben moi ça m’était arrivé de dire parfois à un jeune garçon qui avait humilié avec plusieurs insultes une jeune fille de la classe, de lui dire, « écoute tu as mis beaucoup d’énergie à essayer de lui trouver des défauts, tu devrais mettre autant d’énergie à lui trouver des qualités, tu as jusqu’à demain pour faire une liste d’au moins… (il y avait au moins 5 insultes), donc au moins 5 qualités et tu devras nous dire ou surtout à elle pourquoi tu lui reconnais ces qualités-là ». Puis quand il me disait, « ben je la connais pas ! », « ah ben c’est peut-être le temps de la connaître. Alors je vous donne un temps, pendant la récréation pour que tu puisses lui poser des questions pour apprendre à la connaître parce que tu as un travail à faire qui vise à la valoriser. » Alors quand j’insulte quelqu’un je le dévalorise, je le rabaisse, alors la réparation la plus logique c’est de le valoriser, c’est de le rehausser. Alors moi quand j’avais des élèves qui me disaient des mots qu’on ne peut pas dire en public, mais imaginez le pire, je me suis fait dire tout ce qu’on peut dire à quelqu’un, parce que dans les classes spécialisée au Québec, quand on parle d’une clientèle « boudling », une clientèle pas facile et surtout quand j’étais au secondaire les jeunes qui insultent, qui blasphèment au travail, puis les animaux de la ferme, avec ça il y a tout le temps un « gros », t’es qu’une « grosse quelque chose» puis à cela on peut ajouter des fois je vais t’étriper, t’étrangler, te tuer. Donc plus il en mettait épais, plus il allait me trouver longue et intéressante le lendemain ou souvent la journée même avant de quitter. Alors je lui disais : « c’est dommage que tu aies cette perception de moi-même, parce qu’il me semble que les gens qui me connaissent bien ne me décrivent pas comme cela ». Alors il me regardait, et puis il voyait que ça ne m’atteignait pas, à partir du moment où l’insulte n’atteint pas, il n’y a plus de plaisir, je parle bien évidemment du côté de l’élève provocateur. Alors je disais à l’élève juste avant de quitter la classe « aujourd’hui tu devras faire tes travaux mais tu devras trouver un moyen de réparer parce que ce que tu as dit là vraiment c’est blessant » et là il venait me dire « mais non ce n’est pas vrai », « eh ben je trouve que tu le pensais plus quand tu m’insultais que là !». Alors à ce moment-là il disait « non mais alors je te jure je le pense vraiment , je vous le dis », « alors peut-être que si tu l’écrivais-là, j’y croirais plus, ouais tu vas me l’écrire », mais on parle de l’élève qui a de l’expérience, on ne parle pas de celui qui a pour la première fois un écart de conduite. »

Selon Nancy Gaudreau, 25.08.14